Héritages mémoriel, spirituel et politique au sein des familles asiatiques en France.
Bonjour à toutes et à tous,
J’espère que vous vous portez bien.
J’ai le plaisir et l’honneur de vous annoncer que je ferai partie des intervenants pour la journée de transmission et de l’héritage mémoriel. Vous trouverez ci-dessous le programme ainsi que la date et lieu de l’évènement.
Entrée libre sur inscription obligatoire pour une meilleure organisation ! Merci.
https://forms.gle/UdDQzFZri4RV42Lu8
Journée d’études du réseau de recherche MAF (Migrations de l’Asie de l’Est et du Sud-Est en France) pour un dialogue entre recherche académique et création artistique
20 juin 2023
Salle du conseil. Mairie du 10ème arrondissement de Paris
72, rue du Faubourg Saint Martin, 75010
Cette journée d’études vise à instaurer un dialogue entre recherche académique et création artistique afin de questionner le silence et le processus de la transmission du non-dit au sein des familles d’origine asiatique. Elle sera l’occasion de sortir du cadre purement académique en invitant des artistes en situation d’exil ou des artistes d’origine immigrée à débattre de l’évocation et de la transmission, par l’intermédiaire de la littérature, du documentaire ou encore de la peinture, de ce qui semble ne pas pouvoir être représenté.
Lorsque la souffrance se transforme en mutisme, que peuvent transmettre les réfugiés d’origine asiatique à leurs descendants et plus généralement à la mémoire collective ? Nous savons que la transmission se révèle souvent lacunaire dans les contextes de migration et d’exil. Le temps nécessaire pour libérer la parole peut avoir un impact sur les générations suivantes et notamment pour ce qui concerne leur processus d’individuation. L’histoire migratoire des ascendants est parfois difficile à reconstituer alors qu’elle se révèle un élément indispensable à considérer afin de comprendre ses effets sur le long terme. Dans le cas des réfugiés cambodgiens par exemple, le travail de deuil s’avère difficile, voire impossible, et ce d’autant plus que le trauma est occulté.
Comment les artistes traitent-ils le trauma en abordant la mémoire des générations familiales précédentes ? Les artistes présents, qui font de l’exil leur thème de prédilection seront invités à se pencher sur leur œuvre qui porte cette empreinte. Sans se substituer au vécu du trauma, l’expérience particulière proposée par l’art semble être un moyen d’en restituer des bribes et d’opérer ainsi une nécessaire transmission.
La journée s’articulera autour de trois panels. Le premier panel, « Raconter la guerre, le trauma et l’exil » interrogera les conditions d’élaboration des récits migratoires. Chaque individu se construit à travers les éléments de son histoire familiale et personnelle. La narration apparaît alors comme un moyen de reconstruire ce qui a été rompu avec le pays d’origine par faits de guerre, de génocide ou de raison politique. Que disent les populations asiatiques sur leur expérience de l’exil ? Comment se représentent-elles l’intégration dans le pays d’accueil ? Qu’en est-il du dialogue intergénérationnel pour reconstruire une mémoire par définition problématique ? Nous aborderons les conditions d’élaboration des récits, de l’indicible, du traumatisme ainsi que le besoin de représentation dans un dialogue entre recherche, monde associatif et création artistique.
Le deuxième panel de cette journée d’études aura pour titre « Des traditions spirituelles à l’épreuve de la migration » et visera à analyser un aspect encore trop peu étudié des questions entourant la migration, à savoir la transmission des croyances et des pratiques cultuelles au sein de familles originaires d’Asie de l’Est et du Sud-Est. À travers des interventions de chercheurs, mais aussi d’écrivains et d’artistes travaillant autour de ces thématiques, nous nous pencherons notamment sur la question des relations intergénérationnelles, ainsi que sur le partage familial de traditions religieuses au sein de sociétés d’accueil davantage sécularisées.
Le troisième panel, « Surmonter la politique du silence », abordera des sujets plus politiques, dont celui de l’absence de socialisation politique intrafamiliale et les différentes manières par lesquelles les enfants de migrants asiatiques la dépassent et même pour certains font de la politique, sous toutes ses formes, leur métier. Nous recevons pour ce panel des intervenants dont les travaux présentent des grands bouleversements historiques, entrelacés avec leurs histoires personnelles et familiales et dont l’univers, par le biais de l’écriture, de la photographie ou du cinéma, ne cesse de nous faire revivre des évènements qui ont profondément marqué leur enfance. À travers l’art comme médium, ils nous content les grands mouvements de l’histoire, qu’ils relèvent de l’intime ou du politique.
Programme
8h45-9h Café d’accueil
9h Mot de bienvenue
Eric Algrain, premier adjoint, mairie du 10ème arrondissement de Paris
9h05-9h15 Introduction
Kai Yan Ly (Diplômée du master en études chinoises, INALCO), Emmanuel Santarromana (Diplômé du master en études asiatiques, EHESS, chercheur indépendant), Eva Salerno (Maître de conférences, ICP), Simeng Wang (Chargée de recherche, CNRS, CERMES3, fellow ICM)
9h15-11h15 Raconter la guerre, le trauma et l’exil
Kai Yan Ly, “‘J’ai toujours su qu’ils revenaient de l’enfer’ : mémoire en héritage chez les enfants de réfugiés sino-cambodgiens à Paris.”
Jean-Baptiste Phou, auteur et réalisateur du film La langue de ma mère
Catherine Ngo, auteure du livre Au-delà du Cambodge
Sun-Lay Tan, initiateur du projet Fragments #KH50
Discussion animée par Anne-Sophie Bentz, maîtresse de conférences en Histoire de l’Asie du Sud, Université Paris Cité, CESSMA
11h15-11h30 Pause-café
11h30-13h Des traditions spirituelles à l’épreuve de la migration
Eva Salerno, “La tradition spirituelle au sein des communautés catholiques chinoises en Europe.”
Frédéric Mesmin, réalisateur du documentaire sonore Le grand déplacement, accompagné d’un témoignage
Christophe Blanchard, maître de conférences en Sciences de l’Éducation, Université Sorbonne Paris Nord, “Ce que transmettre signifie.”
Discussion animée par Mike Gadras, chercheur-formateur en Sciences de l’Éducation et de la Formation, EXPERICE, GIS Le Sujet dans la Cité, Chaire pour les Territoires USPN
13h-14h Déjeuner libre
14h-15h40 Surmonter la politique du silence
Emmanuel Santarromana, “Surmonter l’absence de socialisation politique intrafamiliale dans les familles d’origine asiatiques.”
Philippe Rieu, professeur d’histoire géographie au lycée Claude Monet, Paris 13ème arr., “L’éducation civique et morale à l’éducation nationale auprès des élèves d’origine asiatique.”
Tran Trong Vu, artiste peintre, diaporama et présentation de ses œuvres à caractère politique
Kiyé Simon Luang, cinéaste et essayiste, projection d’un montage de film et de la bande annonce du film Ici finit l’exil et discussion sur son parcours personnel et son rapport au politique
Discussion animée par Simeng Wang
15h40-15h50 Pause-café
15h50-16h30 Discussion générale et Mot de clôture
Livia Velpry, maîtresse de conférences HDR en sociologie à l’Université Paris 8, CERMES3, Mise en perspective à propos de l’articulation Science-Société
Discussion avec la salle, animée par Simeng Wang
16h45 Pot de clôture (Salle des mariages)
Comité d’organisation: Kai Yan Ly, Eva Salerno, Emmanuel Santarromana, Simeng Wang
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